Mais de quel métier parle-t-on ?
Celui des opérateurs Telecoms est de vendre de l’accès, si possible via tous les terminaux (quadruple play). Bon, pour l’instant il faut expliquer à quoi cela sert, et c’est plus vendeur de dire : « les buts de la coupe du monde sur votre mobile » que « 384kb/s de vidéo». Si en plus le marketing de l’opérateur souhaite en faire un argument concurrentiel au travers d’une exclusivité (c’est plus le discours de Didier Quillot, Orange, que de Franck Esser, SFR), alors les opérateurs entrent dans une logique d’acquisition de droit.
Comme le dit Patrick Lelay, la guerre n’est pas une affaire de courage, mais d’armes… et au jeu des acquisitions les opérateurs Telecom ont bien plus de moyens que les chaînes de télévision.
Pour autant la messe n’est pas dite. Acquérir des droits audiovisuels pour vendre une offre d’accès, comme Free avait le premier commencé à le faire en proposant la télévision gratuite sur ADSL, dévalue fortement le programme, presque ravalé au rang de cadeau Bonux.
Or tout le monde a besoin de produits de valeur. La question est de savoir comment vendre ces programmes. Au royaume de l’Internet, les consommateurs sont rois, et peuvent acheter directement les produits à des vendeurs qui ne sont plus ceux de l’ancien temps : Amazon n’est pas issu de Barnes&Noble, pourquoi la VideoOnDemand (VOD) serait-elle issue de Canal+ ? La marine à voile n’a pas inventé les bateaux à vapeur… de même l’opérateur d’accès vend de l’accès, pas des programmes. Il a même intérêt à offrir l’accès à un maximum de magasins. La VOD ne devrait donc pas non plus être issue de France Telecom. Internet propose un changement de mode de distribution. Nous y sommes.
Reste la distribution gratuite de programmes, financée par la publicité. Oui, c’est le métier de TF1, dont la régie se diversifie sur tous les supports publicitaires. Mais c’est un métier différent de l’acquisition de droits ou de la production de contenus. Il fallait dans le passé construire des empires verticaux, aujourd’hui on peut faire un énorme succès de régie publicitaire sans acquérir de droits. Google le démontre tous les jours.
TF1 devra-t-il faire un choix ? On connaît déjà son inclination : son dernier site propose le référencement de contenus vidéo, produits par les particuliers, sans coût d’acquisition…
Faut-il être se centrer sur la production ou sur la distribution ? C’est toute la différence entre agrégation de contenu et moteur de recherche!
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